Le bénévolat est une activité socialement et culturellement valorisée qui permet à de nombreuses personnes d’acquérir des compétences, et parfois même d’orienter leur carrière. Mais qu’en est-il du point de vue juridique ? Cet article se propose de faire le point sur les aspects juridiques de la prise en compte des compétences acquises lors d’activités bénévoles.
Reconnaissance légale du bénévolat et de ses compétences
La prise en compte des compétences acquises lors d’activités bénévoles est un sujet qui a fait l’objet de multiples débats et questionnements. En France, la reconnaissance légale du bénévolat est encadrée par plusieurs textes et dispositifs, notamment la loi relative à l’égalité et à la citoyenneté du 27 janvier 2017, qui instaure le principe de valorisation des compétences bénévoles.
Cette loi prévoit notamment que les compétences acquises dans le cadre d’un engagement associatif peuvent être prises en compte pour l’accès à une formation ou pour l’évolution professionnelle. Elle permet ainsi aux bénévoles de faire valoir leur expérience auprès des employeurs ou dans le cadre de démarches administratives.
Le dispositif de validation des acquis de l’expérience (VAE)
En plus des dispositions légales spécifiques au bénévolat, il existe également un dispositif général de validation des acquis de l’expérience (VAE) qui permet à toute personne ayant exercé une activité professionnelle, salariée ou bénévole, de faire valider les compétences acquises. La VAE est encadrée par le Code du travail et le Code de l’éducation et s’adresse aux personnes ayant au moins un an d’expérience dans un domaine professionnel.
Le processus de VAE comprend plusieurs étapes, dont la constitution d’un dossier de candidature, l’évaluation des compétences par un jury et, en cas de validation partielle ou totale, la délivrance d’une certification reconnue (diplôme, titre professionnel, etc.). Les compétences acquises lors d’activités bénévoles peuvent ainsi être valorisées dans le cadre de ce dispositif.
Les limites et enjeux liés à la prise en compte des compétences bénévoles
Même si les dispositifs évoqués ci-dessus constituent des avancées significatives pour la reconnaissance et la valorisation des compétences acquises lors d’activités bénévoles, il reste encore des limites et enjeux à prendre en compte.
Tout d’abord, il est important de souligner que la mise en œuvre de ces dispositifs dépend en grande partie de la valeur accordée au bénévolat par les employeurs et les institutions. En effet, même si la loi prévoit la prise en compte des compétences bénévoles, celle-ci n’est pas automatique et nécessite souvent une démarche proactive de la part du bénévole pour faire valoir son expérience.
Par ailleurs, la prise en compte des compétences acquises lors d’activités bénévoles soulève également des questions d’équité et de transparence. En effet, il peut être difficile d’évaluer de manière objective les compétences développées dans un contexte bénévole, qui ne dispose pas toujours des mêmes critères et référentiels que le monde professionnel.
Enfin, il est essentiel de veiller à ce que la valorisation des compétences bénévoles ne conduise pas à une instrumentalisation du bénévolat dans une logique utilitariste ou marchande. Le bénévolat doit rester une activité librement choisie et désintéressée, qui vise avant tout à contribuer au bien commun et à l’épanouissement personnel.
En résumé, la prise en compte des compétences acquises lors d’activités bénévoles est un enjeu majeur pour reconnaître et valoriser les parcours et les engagements des bénévoles. Si les dispositifs législatifs existants constituent une avancée importante en la matière, il reste encore des défis et des questions à résoudre pour garantir une véritable égalité de traitement et préserver l’esprit du bénévolat.